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Éveil & apprentissage / Routines & émotions

L’attachement… Cet obscur objet dont tout le monde parle

Boris Cyrulnik

Boris Cyrulnik, célèbre neuropsychiatre français, nous rappelle qu’aujourd’hui l’attachement est la théorie psychologique la plus citée car elle intègre de nombreux champs de recherche : psychologie, biologie, sciences sociales, culture, etc.

Il nous démontre ainsi que l’action de l’adulte (la vôtre !), influence autant le développement de Bébé que le milieu dans lequel il évolue. Toutes ses fonctions vitales sont activées par ce lien de tendresse et d’attention.

Il est également rassurant de savoir que si le lien n’est pas suffisamment solide à un instant T, le manque d’attachement n’est pas définitif. Ainsi, il n’est jamais trop tard pour accompagner les petits d’hommes. Sa résilience est une capacité extraordinaire.

Un peu d’histoire

J Bowlby

Nous devons la théorie de l’attachement au chercheur John Bowlby, psychiatre et psychanalyste britannique, célèbre pour ses travaux sur la relation mère-enfant. Il met l’accent sur le besoin vital, inné pour le bébé de nouer des relations avec l’adulte : sa survie dépend de la protection de l’adulte. Heureusement, dès la naissance, Bébé dispose de comportements pour nouer ces relations. Par exemple, ses pleurs provoquent chez vous l’irrépressible besoin d’agir pour le consoler. Ainsi, le lien d’attachement se crée au travers de vos mille attentions portées à Bébé et de vos réponses sans cesse renouvelées à ses besoins élémentaires de confort, de bien-être, de substantion, etc.

Maman, papa ? Qui sera l’objet de ce lien ?

Bébé développe, en fonction de son tempérament, une relation intense, privilégié avec un adulte. Si au début, on ne regardait que la relation avec la mère, nous pouvons constater que ce lien peut se créer tout aussi bien avec le père (ou l’autre parent), la fratrie, les grands-parents, l’éducateur.rice, etc.

L’enfant développe également plusieurs liens d’attachement tout en conservant un lien plus fort avec la personne la plus maternante (pas forcément sa génitrice là encore). Le maillage de ces liens va évoluer dans le temps pour laisser de nouvelles places. Par exemple, dans notre culture, le lien d’attachement au père intervient souvent dans un deuxième temps. Ce lien a souvent tendance à encourager l’enfant à prendre son autonomie.

Les étapes de développement de l’attachement ?

À partir de 7 mois et jusqu’à 3 ou 4 ans, Bébé va chercher la présence physique de sa figure d’attachement. Il est alors particulièrement compliqué pour lui d’accepter une séparation ou même la présence d’inconnu dans son champ proche.

Dès son premier anniversaire, Bébé se construit des modèles de ses interactions avec sa ou ses figures d’attachement. Il sait comment vous allez réagir à ses attentes. La façon dont vous répondez à ses besoins lui permet d’interagir plus facilement avec le reste du monde.

Lorsque l’enfant atteint l’âge de 3 ou 4 ans, il est capable de temporiser ce besoin s’il acquiert la certitude que sa figure d’attachement sera présente lorsqu’il en aura réellement besoin. C’est ce qu’on appelle la sécurité affective.

Les liens se créent et se dénouent tout au long de l’existence. Même si les premiers mois sont essentiels à la construction de l’enfant, rien n’est jamais arrêté et le cerveau du petit d’homme est capable de transformer ses connexions neuronales et son modèle d’attachement avec votre bienveillance. Nous revenons ici à la réjouissante capacité de résilience évoquée précédemment. Cette bienveillance est définie par Boris Cyrulnik comme une “niche”, à comprendre comme un “refuge” dans lequel l’enfant se sentira en sécurité et où la stabilité lui permettra d’anticiper vos réactions, vos attitudes.

[La défaillance affective] est rattrapable si l’on propose une niche verbale, affective et culturelle. Boris Cyrulnik

Pourquoi chercher à sécuriser Bébé ?

l'attachement pour sécuriser un enfant

Mary Ainsworth démontre à travers ses recherches qu’une figure d’attachement stable et sûre va permettre à Bébé de développer une sécurité affective suffisamment prégnante pour évoluer et explorer le monde. Ses apprentissages sont intimement liés à ce sentiment d’ancrage auprès d’un ou de plusieurs êtres de confiance.

Son sentiment d’être compris lui permet de développer un image positive de lui-même. Ses compétences sociales sont décuplées par ce sentiment et cela lui permettra de se sentir plus à l’aise pour affronter les nombreux apprentissages scolaires, sociaux, professionnels, familiaux dont il fera l’expérience tout au long de sa vie. La qualité de la relation proposée par un ou plusieurs adultes au bébé sont en proportion du développement des compétences cérébrales et affectives de ce dernier.

L’attachement en pratique….

L'attachement, les yeux dans les yeux
  • Votre stress est le pire ennemi de l’attachement. Avant de rejoindre Bébé, prenez un instant de pause pour faire le vide et essayer de vous détacher des tracas du quotidien.
  • Répondre aux besoins de Bébé ! Aller le voir lorsqu’il pleure, ce n’est pas le gâter, c’est lui montrer que vous êtes présent.e.s pour lui. Réconfortez-le lorsqu’il en a besoin. Ainsi vous reconnaissez ses émotions et il peut dès lors apprendre à les réguler seul.
  • BlaBlaBla. Parler à un bébé non-verbal et “discuter” avec lui, c’est répondre à son babillage et l’aider à développer son langage. Parlez-lui de tout, de rien, de la vie, de ce que vous êtes en train de faire, du déroulement de la journée, etc. Il s’entraîne et a besoin de vous pour le guider.
  • Donner de l’attention à Bébé. Et oui, ce petit être est tellement dépendant de vous… en plus des soins pour son repas, son hygiène, son confort, il a besoin de soins pour sa sécurité affective. Regardez-le dans les yeux, prenez-le dans vos bras, jouez avec lui en lui présentant les objets qui vous entourent ou en lui chantant des comptines, etc. Sans vous épuiser et sans vous faire violence, représentez-vous (visualisez) tout l’amour que vous avez pour ce petit d’homme et transmettez-lui avec vos bras, vos regards, vos attentions. Proposez-lui votre temps plutôt que des objets ou des récompenses. Dorlotez Bébé

Prendre soin de son bébé, le cajoler, interagir avec lui, c’est lui donner les cartes pour qu’il développe tous ses talents.

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