Emmanuelle Langlois est notre psychomotricienne chouchou depuis déjà quelques années. Elle se prête au jeu de l’interview pour mieux vous présenter son métier.
Qu’est-ce que le métier de psychomotricien ?
Le mouvement est au cœur du métier du psychomotricien. Le mouvement non pas au sens mécanique du terme (pouvoir plier ou tendre la jambe par exemple) mais dans sa dimension globale c’est-à-dire comment l’environnement, les capacités physiques et praxiques, les émotions ou encore la capacité à analyser les informations sensorielles vont influer sur ce mouvement.
Le développement psychomoteur de chacun résulte d’ailleurs de la maturation neurologique de son équipement physiologique en interaction avec son vécu affectif et son développement cognitif propre. C’est ce qui rend chaque déplacement, chaque démarche, chaque mouvement unique car il est l’expression de toute l’expérience et la vie affective d’une personne.
Ainsi quand un enfant a des difficultés à écrire ou à gérer son équilibre c’est tout ce vécu qui s’exprime. Le psychomotricien a à cœur de prendre en compte l’individu dans sa globalité et d’être attentif à toutes ses manifestations psychocorporelles.
La prise en soin psychomotrice réalisée sur prescription médicale a donc pour objet d’évaluer, de prévenir ou de traiter l’altération du développement psychomoteur et l’organisation psychomotrice d’un patient et ce, à tous les âges de la vie.
Et c’est par un travail corporel et/ou des médiations corporelles (relaxation, jeu, danse, mime, arts plastiques, graphomotricité, arts martiaux, théâtre, …) que le psychomotricien va aider son patient à mieux maîtriser son corps et réguler ses comportements afin de résoudre, dépasser ou contourner ses difficultés.
Comment j’exerce mon métier de psychomotricien ?
Je partage mon métier en deux parties : la prévention et la formation en structure petite enfance d’un côté et la rééducation en libéral au domicile de mes patients de l’autre. En libéral je rencontre essentiellement des enfants d’âge scolaire avec des troubles de la coordination, des troubles des apprentissages, et en particulier du geste graphique, mais aussi des troubles de l’attention, des retards de développement, des troubles de la maturation tonique et des troubles du comportement.
En structure petite enfance, je propose des ateliers d’éveil psychomoteurs où j’éveille les consciences sur le bien-fondé de la motricité libre (concept proposé par Emmi Pikler) mais sans chercher à suivre une « méthode » à la lettre. Mon but est plutôt de mettre du sens sur l’importance de l’exploration spontanée, d’apprendre à observer et de proposer des situations d’explorations variées et faciles à reproduire. Je cherche avant tout à ce que les enfants découvrent tout le potentiel de leurs capacités motrices et que les adultes puissent les accompagner sans entraver ce développement.
Quel matériel j’utilise ?
Mon bureau est une vraie ludothèque : même si j’adore fabriquer mes propres jeux ou utiliser des objets du quotidien (comme on peut le voir sur mon blog) il est important de pouvoir varier les propositions et médiations des enfants que j’accompagne régulièrement pour stimuler leur intérêt et surtout s’adapter au plus près à leurs compétences et besoins.
On peut donc trouver un grand nombre de jeux de logique, de construction, de manipulation fine, mais aussi des structures motrices, des accessoires de motricité (balles, ballons, sacs lestés, cerceaux, rubans, bâtons, etc.), des jeux d’équilibre, des jeux d’éveil, bref un vrai paradis pour les enfants !
Comme je travaille exclusivement à domicile, je pioche dans tout ce matériel pour mes séances en me limitant à un sac de voyage. Certains jeux sont en permanence dans mon sac ou mon coffre mais le reste varie en fonction des besoins et envies des enfants.
Pourquoi avoir choisi Wesco ?
Wesco c’est la marque de référence pour tout psychomotricien. Les structures motrices en mousse sont d’une grande qualité et donc résistantes aux nombreuses sollicitations et passages des enfants. En plus elles répondent aux normes petite enfance et me permettent de les proposer dans les structures petite enfance où je me déplace (Crèches, multi accueil, RAM, etc.)
Vous avez choisi d’utiliser le kit BLOCmodules plateforme dans votre travail. Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a séduit ?
J’ai choisi ce module pour son utilisation à tous les âges. La densité de la mousse est parfaite pour supporter le poids de tous les enfants que je rencontre. La taille est également idéale pour accompagner les niveaux d’évolution motrices (NEM) des tout-petits c’est-à-dire les déplacements (en ramper et 4 pattes par exemple) et les redressements lorsqu’ils cherchent un appui pour se mettre en position debout. C’est un indispensable de mes parcours psychomoteurs.
J’apprécie aussi le fait de pouvoir utiliser les éléments de manière individuelle ou assemblée et de pouvoir les ajouter aux éléments déjà présents des structures dans lesquelles j’interviens, ce qui m’offre une plus grande variété d’expériences motrices :
- Équilibre sur plan incliné avec ou sans accessoires
- Obstacles dans les explorations motrices en ramper et 4 pattes
- Apprentissage des roulades
- Saut de différentes hauteurs (petite en sautant de la première marche des escaliers ou grande avec le demi cube par exemple)
- Montée ou descente d’escalier pour sortir ou s’engager sur une structure de grande hauteur, …
Pouvez-vous nous donner quelques exercices que vous faites pratiquer à vos patients avec le kit blocmodules la plateforme ?
Voici quelques idées d‘exercices que je propose à partir de ce matériel :
- Ramper sur la structure en passant à travers un cerceau bloqué entre les modules. J’ajoute même parfois une guirlande de grelots autour du cerceau pour compliquer la tâche et la rendre également plus ludique. Avec la contrainte du cerceau il faut bien prendre en compte ses limites corporelles et avoir conscience du placement de toutes ses parties du corps.
- Ramper sur le ventre et sur le dos entre deux modules sur lesquels je place des bâtons pour bien conserver le corps au sol et ainsi travailler sur la dissociation des ceintures et la prise d’appuis par les pieds dans le sol.
- Marcher sur les éléments avec un sac lesté sur la tête ou sur le dos pour travailler la conscience de l’axe corporel et l’impulsivité motrice.
- Faire des sauts complexes en départ statique sur le demi cube comme des sauts demi tours, sauter en frappant dans les mains ou sauts étoiles. Mais aussi les sauts avec élan pour travailler la coordination de la prise d’appui.
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- N’hésitez pas à consulter l’excellent blog d’Emmanuelle Langlois qui a d’ailleurs rédigé un article sur la marque Wesco.
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