C’est la question à laquelle tous les parents aimeraient avoir une réponse : à partir de quel âge mon bébé fera ses nuits ? On ne vous apprend rien si on vous dit que chaque bébé détient à lui seul la réponse à cette question… En effet, votre bébé grandit selon un rythme qui lui est propre. Qu’on se le dise, un nouveau-né qui ne dort pas, aussi mignon soit-il, cela n’enlève en rien la fatigue accumulée au fur et à mesure des nuits entrecoupées et encore plus quand cela perdure avec la reprise du travail. Mais finalement, « faire ses nuits », ça veut dire quoi ? On décrypte pour vous cette expression, quels facteurs peuvent influencer le sommeil de votre tout-petit et nous vous partageons des astuces de parents pour favoriser des nuits plus longues et aussi réparatrices que possible…
Bien comprendre le sommeil de bébé
L’organisation du sommeil chez le nourrisson à terme
Si certains parents chanceux à la loterie connaîtront des nuits quasi parfaites dès leur retour de la maternité avec leur bébé, force est de constater que cette situation demeure bien souvent exceptionnelle. En effet, la plupart des nourrissons n’ont pas un rythme de sommeil circadien à la naissance (le rythme circadien c’est un peu notre horloge interne qui nous indique quand dormir, se réveiller, manger… elle fonctionne sur un cycle de 24 heures et est influencée par la lumière du jour). C’est pourquoi, jusqu’à l’âge de deux mois environ, on parle plutôt de rythme ultradien sur un cycle de 3 à 4 heures où bébé alterne les phases suivantes : alimentation, veille, sommeil. En moyenne, un nouveau-né dort 17h par jour (voire 20h) et ne fait pas encore de distinction entre le jour et la nuit. Lorsqu’il s’endort, le nouveau-né entre dans un sommeil agité. Il peut bouger, faire quelques gazouillis qui laissent penser qu’il n’arrive pas à s’endormir alors qu’il commence pourtant son cycle de sommeil. Cette phase peut représenter 50% de son temps de sommeil. Une phase de sommeil dite « calme » viendra succéder à cette période de semi-agitation.
Vers l’âge de 3 mois, Bébé est-il prêt pour faire ses nuits ?
Progressivement, entre 3 et 6 mois, le sommeil de votre bébé va se structurer pour tendre vers un rythme proche du vôtre. On estime qu’à partir de l’âge de 3 mois, une première similitude avec le sommeil de l’adulte va apparaître puisque le sommeil calme des premières semaines va être remplacé par le sommeil lent léger et le sommeil lent profond. Le rythme circadien commence à se mettre en place et Bébé est plus en mesure de distinguer le jour et la nuit. En général, on a coutume de dire que la combinaison âge (3 mois) et poids (supérieur à 5kg) est propice pour que bébé fasse ses nuits. Hip Hip Hip Hourra ! Bien sûr, cela reste une indication à prendre avec des pincettes car tous les bébés sont différents et font leurs nuits de manière aléatoire. Pour certains, ce sera une nuit de 5h d’affilée quand pour d’autres le compteur des 8h sera atteint sans problème. C’est pourquoi, l’expression « faire ses nuits » devrait être littéralement traduite par : des nuits à « lui » et non pas des nuits comme les vôtres… Mais il s’agit déjà d’un bon début qui vous permettra de caresser le doux espoir de bientôt faire une longue nuit…
Pourquoi mon bébé se réveille la nuit ?
De nombreuses raisons peuvent expliquer les réveils nocturnes de votre bébé :
- Des besoins primaires à satisfaire : manger à sa faim quand il en ressent le besoin, être changé pour se sentir propre et bien au sec, être confortablement installé dans son lit (sans avoir ni trop chaud ni trop froid) ;
- Sentir la présence rassurante de ses parents : être câliné, bercé, embrassé permet à Bébé de s’apaiser et de grandir en confiance dans un environnement sécuritaire. Ce besoin de contact physique avec les parents s’inscrit dans ce qu’on appelle la sécurité affective et est souvent accentué la nuit quand le silence est d’or dans la maison. Pour se dire que tout va bien, votre bébé (dont le cerveau est encore immature) a besoin de vérifier que vous êtes là tout près de lui car vous êtes sa figure d’attachement ;
- Les petits maux du quotidien et autres pathologies : RGO (Reflux Gastro-Œsophagien), coliques, poussées dentaires, rhumes et tutti quanti… peuvent avoir un impact sur le sommeil de votre tout-petit ;
- Les acquisitions psychomotrices, l’éveil général et l’environnement affectif de bébé peuvent eux-aussi venir perturber les nuits de tous les habitants de la maison.
Ses besoins sont votre priorité
Répondez aux besoins de votre bébé et n’écoutez que d’une oreille les conseils non avisés qui claironnent à tout va « Laisse-le pleurer une nuit et tu verras après il fera ses nuits ». Vous êtes parent et vous seul savez ce dont votre bébé a besoin ! L’acquisition du sommeil ne se fait pas en un claquement de doigts et c’est d’ailleurs pourquoi elle est loin de suivre une progression linéaire. Parfois, certains parents observent une régression alors que tout semblait se mettre en place. Un phénomène déroutant mais bien courant. Votre bébé connaît une évolution impressionnante durant sa première année alors il semble logique que son sommeil en soit parfois tributaire. D’ailleurs, vous connaissez beaucoup d’adultes qui ne rencontrent pas des périodes plus compliquées niveau sommeil ? À bon entendeur donc 😉
Les pistes à explorer pour aider Bébé à faire ses nuits
Il n’existe pas de recette miraculeuse pour qu’un bébé fasse ses nuits. Toutefois, vers l’âge de 4 mois, pour faciliter des nuits complètes vous pouvez accompagner votre bébé vers l’endormissement autonome. Un bébé qui sait s’endormir seul arrivera plus facilement à se rendormir après un réveil nocturne sans avoir besoin d’être bercé par exemple.
Voici quelques conseils à tester pour mettre en place l’endormissement autonome :
- Instaurez une routine apaisante et bienveillante chaque soir au moment du coucher (il peut s’agir de raconter une petite histoire, de diffuser une musique douce par exemple) ;
- Posez bébé dans son lit lorsqu’il est éveillé et calme (et non pas une fois qu’il s’est endormi dans vos bras) ;
- Assurez-vous que bébé soit dans un environnement propice au sommeil : une chambre la plus au calme possible et à la bonne température ;
- Gérez les pleurs en douceur : certains bébés ont besoin d’exprimer quelques pleurs de décharge pour trouver le sommeil. On parle bien évidemment de quelques instants de pleurs, pas de longues minutes interminables et traumatisantes pour lui comme pour vous ;
- Restez cohérents : la régularité est rassurante pour bébé. Lorsque vous instaurez un rituel, veillez à le reproduire à chaque coucher. Des habitudes stables sont la clé pour le sommeil de bébé.
Bébé ne fait pas ses nuits : comment éviter le babyclash ?
Le manque de sommeil, surtout quand il s’installe sur plusieurs mois, fait clairement partie des principales difficultés rencontrées et évoquées par les jeunes parents. La fatigue physique et émotionnelle peut mettre à mal la communication au sein du couple et fragiliser l’équilibre entre le couple amoureux et le couple parental. Afin de prévenir le « babyclash » et d’éviter d’arriver au point de non retour, voici des idées à tester et à adapter à votre guise :
- Se relayer 1 nuit sur 2 pour gérer les réveils nocturnes de manière à avoir assez régulièrement une nuit complète et réparatrice ;
- Quand la reprise du travail a eu lieu, profitez du weekend pour récupérer (sieste l’après-midi en même temps que bébé), couchez-vous tôt en semaine et limitez les écrans le soir ;
- Accordez-vous des moments seul ou à 2 autour d’une activité qui libère l’esprit, qui favorise le lien social. Et si possible demandez du répit le temps d’une nuit (les papis-mamies seront contents de garder bébé… à vous la grasse matinée !) ;
- Communiquez avec votre partenaire et ne laissez pas les non-dits s’installer après une dispute ;
- Lorsque le manque de sommeil s’accumule trop et devient difficile à gérer, nous vous recommandons d’en parler au professionnel de santé qui suit votre bébé (médecin généraliste, pédiatre) afin de vous écouter, de vous accompagner et d’écarter certaines causes pathologiques qui pourraient être à l’origine de difficultés de sommeil (RGO, allergies alimentaires…). Vous pouvez également vous tourner vers le service de Protection Maternelle et Infantile de votre département ou auprès d’associations d’aide à la parentalité. Échanger avec d’autres parents qui vivent la même situation peut être salvateur et libérateur !
Rappel des mesures de sécurité pour le couchage et le sommeil de bébé
Le manque de sommeil mène parfois les parents à bout et il faut l’avoir expérimenté pour savoir à quel point cela peut nous pousser dans nos retranchements. La fatigue mêlée au tourbillon de la vie quotidienne et les petites tensions au sein du couple peuvent parfois avoir raison de notre discernement. Nous vous rappelons quelques principes de sécurité et de prévention :
- Couchez votre bébé sur le dos, dans son lit ou lit cododo, mais jamais dans le lit parental entre vous ou sur un côté (prévention de la Mort Inattendue du Nourrisson) ;
- Demandez conseil à un professionnel de santé comme un médecin ou une infirmière puéricultrice. Attention aux astuces de grands-mères, diffusion d’huiles essentielles relaxantes favorisant le sommeil… qui peuvent se révéler dangereuses pour votre Bébé avec des conséquences graves ;
- Le sommeil est devenu un business lucratif à tout âge, de nombreux coach en sommeil infantile fleurissent sur les réseaux sociaux. Vous restez maîtres de vos choix éducatifs et parentaux et pouvez faire appel à leurs services. Toutefois, en l’absence d’une législation sur cette activité, nous vous recommandons la plus grande prudence et vous invitons à la réflexion. Il y a du bon et du mauvais partout !
- Si vous vous sentez dépassé par vos émotions et que vous n’arrivez plus à supporter les pleurs de votre bébé, posez-le dans son lit afin qu’il soit en sécurité (prévention du syndrome du bébé secoué) et sortez de la pièce. Respirez et passez le relais ! Reconnaître sa limite ne fait pas de vous un mauvais parent, au contraire c’est une grande preuve d’amour.
En bref
La notion de « faire ses nuits » varie énormément d’un bébé à l’autre. Si la plupart des bébés font leurs nuits entre 2 et 6 mois, pour certains cela se fera entre le premier et le deuxième anniversaire. Patience, adaptation, communication et beaucoup d’amour sont les maîtres mots pour traverser les turbulences de cette période fatigante et éprouvante pour Bébé comme pour le couple. Aussi étrange que cela puisse paraître, dans quelques années, la fatigue sera oubliée, et vous repenserez avec nostalgie à ces moments au cœur de la nuit, votre tout-petit niché au creux de vos bras. Faites-vous confiance : vous êtes un parent extraordinaire, et avec Bébé, vous formez la plus belle des équipes 🥰
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